Alors que l'époque pousse au développement des mobilités douces, et que chacun aura pu constater que l'on voit désormais des familles en triporteur à Villeneuve-sur-Lot, la ville préfecture a décidé d'interdire purement et simplement la circulation des vélos, trottinettes et autres engins de déplacement alternatifs sur son hypercentre, devenant ainsi la deuxième ville de France, après Nice, à le faire sur un espace aussi grand.
L'association Villeneuvois à vélo, qui s'est donnée pour but d'œuvrer pour favoriser la circulation des cyclistes (vélos « musculaires », vélos à assistance électrique – VAE – et autres moyens permettant une mobilité active), travaille, en fait, et recherche un meilleur partage de la Rue, une meilleure cohabitation des circulations douces (piétons et cyclistes) et, au bout du compte, une meilleure qualité de vie en ville avec un plus grand respect de l'Environnement (silence, sécurité routière, qualité de l'air, moins de sédentarité, …).
Ce dernier point, si important sur le plan de la santé publique, nous amène à nous désolidariser de certains modes de mobilité urbaine passive, notamment trottinettes et draisiennes électriques.
La mobilité urbaine suppose des moyens de déplacement. À la fin du 20e siècle, le choix se faisait quasiment entre automobile et marche à pied dans les petites villes et les villages, auxquels pouvaient se rajouter les transports en commun dans les villes plus grandes… À l'heure actuelle, l'offre est en train de se diversifier grâce à l'apparition d' « engins de mobilité urbaine » personnelle (trottinettes et draisiennes électriques, skate-board et patins à roulettes électrifiés ou pas, monoroues…) ou collective (vélo-cargos, longtails, vélomnibus)…
Il convient maintenant de règlementer et d'organiser le « vivre ensemble » dans la Rue tout en pensant, toujours, à la préservation de l'Environnement (silence, énergies utilisées, visibilité, qualité de freinage, recyclabilité des véhicules, convivialité et surtout, humanité de la Rue en tant que lieu de rencontres et d'échanges).
Nous pensons que la municipalité d'Agen, ainsi que toutes celles qui voudraient la suivre, se trompent en interdisant les « modes doux de mobilité active » dans les centre-villes : ce sont les moins dangereux et les moins polluants — les statistiques sont là pour le prouver ! Il faut organiser la cohabitation entre piétons et cyclistes comme cela se fait sur les voies vertes. Mais pendant que les villes opposent piétons et cyclistes, la voiture reste reine, au détriment de tous les enjeux de santé publique, de préservation de l'environnement et de l'humanité de nos centre-villes.
Tout est question d'aménagements. Pourquoi Agen doit-elle se résoudre à bannir les mobilités douces de son centre-ville, alors que de très nombreuses villes en France et partout dans le monde concilient espace de déambulation pour les piétons et circulation des cycles et trottinettes ? Allez à Strasbourg ou au Mans, et vous y verrez une bonne cohabitation entre les piétons et les cyclistes. Allez aux Pays-Bas, et vous ne serez gênés par la dense circulation des cycles !
C'est pour cela que Villeneuvois à vélo se bat pour de véritables aménagements cyclables, en dehors des trottoirs et des espaces réservés aux piétons et personnes à mobilité réduite. À Villeneuve-sur-Lot, Villeneuvois à Vélo a obtenu sur les futures allées Georges Leygues d'avoir, contrairement au boulevard de la République à Agen, de vraies pistes cyclables sécurisées et colorées, séparées de la circulation piétonne — ce qui n'était pas prévu initialement. De quoi éviter les conflits d'usage qui amènent à des mesures absurdes, à contre-courant du développement des mobilités douces, nécessaire dans le contexte climatique actuel.
La rue du Maire Kuss, rue piétonne devant la gare de Strasbourg. Un espace cyclable central permet de délibérer circulation des vélos et déambulation des piétons.